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Gestion des matières résiduelles : Priorisation des actions pour un meilleur système de gestion

14 juillet 2017
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Gestion des matières résiduelles

La génération de matière résiduelle est inhérente au mode de vie humain et aux activités des organisations. Communément qualifiées d’ordures ou de déchets, les matières résiduelles ont souvent été perçues comme des matières n’ayant plus aucune valeur. Pourtant, depuis quelques dizaines d’années déjà, le concept de déchet-ressource tend à transformer les façons de concevoir la gestion des matières résiduelles. Cette idée que les déchets sont des ressources qu’il est possible de mettre en valeur est une transposition de ce qui se produit déjà dans la nature sous la forme de boucles fermées où la matière est constamment recyclée. Toutefois, nombreux défis persistent afin d’assurer une saine gestion de ces matières en ce sens.

Problématique

La gestion des matières résiduelles n’est pas une mince affaire. Au-delà de la génération, la problématique réside trop souvent dans une gestion approximative de celles-ci où les conséquences environnementales ne sont peu ou pas considérées. Dans une perspective de développement durable, le potentiel de récupération des matières ne devrait pas être sous-estimé, voire écarté par les organisations. Souvent génératrices de volumes considérables, elles ont une responsabilité importante quant à la gestion des résidus de leurs opérations et doivent entreprendre une démarche réfléchie pour assurer une priorisation efficace de leurs actions. L’intégration des principes des 3RV-E dans un système de gestion des matières résiduelles reste un outil efficient pour toute entreprise.

Passer en mode solution avec le principe des 3RV-E

Qu’est-ce que les 3RV-E?

La hiérarchie des 3RV-E est une approche selon laquelle certaines actions doivent être priorisées dans le but d’allonger la durée de vie utile des ressources. La réduction à la source, le réemploi, le recyclage, la valorisation et l’élimination sont ce qui constitue l’ordre de priorité dans lequel la réduction devrait toujours être l’action première alors que l’élimination celle de dernier recours. En absence d’analyse de cycles de vie dans laquelle une évaluation objective des conséquences environnementales des différentes options de gestion des matières résiduelles est faite, l’approche des 3RV-E reste le type de gestion le plus respectueux de l’environnement.

  1. Réduction à la source : Réduire la génération de matières résiduelles constitue la base de l’approche des 3RV-E.  L’économie maximale des ressources lors de la fabrication, de la distribution et de l’utilisation des produits devrait toujours être l’objectif premier.
  2. Réemploi : Le réemploi est l’action de récupération à privilégier dans une perspective d’application des 3RV-E et contribue grandement à l’économie des ressources. Il s’agit précisément de l’utilisation répétée d’un produit ou encore d’un emballage, sans modification significative de ses propriétés ou de son apparence.
  3. Recyclage : Le recyclage vient au second rang des actions de récupération à privilégier dans une perspective d’application des 3RV-E. Il s’agit de réintroduire une matière résiduelle dans le procédé de fabrication ou de transformation dont il est issu, menant à un produit de même nature. Le principe du recyclage inclut également la réintroduction des matières organiques putrescibles dans le cycle biologique, communément appelé le compostage.
  4. Valorisation matière et énergétique : La valorisation est aussi une action de récupération, et elle se décline en deux sous-catégories, soit la valorisation matière, aussi appelée la réutilisation, et la valorisation énergétique. La valorisation matière consiste en l’utilisation d’une matière résiduelle en remplacement d’une autre matière, et ce, afin de créer un produit différent du produit initial. En d’autres termes, il s’agit du principe selon lequel il est possible d’introduire un matériau récupéré dans un autre cycle de production que celui dont il provient. La réutilisation est l’action de valorisation à privilégier, mais non pas au détriment des trois premiers «R » de l’approche. La valorisation énergétique se définit quant à elle par l’utilisation des matières qui ne peuvent être réemployées, recyclées ou réutilisées, mais ayant suffisamment de potentiel calorifique pour produire de l’énergie utile (chaleur, vapeur ou électricité). Cette mise en valeur par transformation chimique du résidu est la dernière action à considérer avant de songer à l’élimination complète de cette matière.
  5. Élimination : Se débarrasser des matières résiduelles, que ce soit par enfouissement ou incinération, sans permettre qu’elle puisse fournir un matériau secondaire ne devrait jamais être prévalu sur les autres actions précédemment mentionnées dans l’approche des 3RV-E. Trop souvent, l’élimination est utilisée comme un moyen simple et rapide de disposer des matières résiduelles sans toutefois considérer le potentiel de ces matières et les impacts environnementaux engendrés par une mauvaise gestion de celles-ci.

Intégrer les 3RV-E dans un système de gestion des matières résiduelles

Les principes des 3RV-E sont chose connue à travers le monde, mais leur application et leur intégration complète dans les systèmes de gestion des matières résiduelles en entreprise ne sont pas si évidentes. L’établissement d’un système structuré et d’une démarche de réflexion approfondie est la clé pour assurer une saine gestion dans les organisations.

Obtenir le soutien de la direction

Tout d’abord, dans toute entreprise, la direction doit soutenir l’implantation de ce nouveau système ou de l’amélioration de celui déjà existant. La rédaction d’une politique environnementale, ou spécialement sur la gestion des matières résiduelles, permet de formaliser les engagements de la direction. Un appui financier, la création d’un comité et la désignation claire d’un responsable sont aussi des éléments essentiels pour l’implantation.

Dresser un portrait de la situation

Avant d’entreprendre des démarches de planification, il est pertinent de dresser un portrait de la situation. Pour ce faire, un diagnostic exhaustif des matières résiduelles générées et de la présente gestion est de mise. Cette étape permet de faire ressortir les enjeux et d’établir les priorités indispensables à l’élaboration du plan d’action. Une caractérisation complète des matières résiduelles est parfois nécessaire afin de s’assurer de la composition et des quantités générées.

Réflexion approfondie selon les principes des 3RV-E

Une fois le portrait établi commence ce qu’on pourrait appeler l’étape de réflexion approfondie selon les principes des 3RV-E. Idéalement, entreprendre une série d’analyses de cycles de vie des différentes matières et des divers modes de gestion possible serait la voie à suivre. Par contre, cette façon de faire n’est pas accessible pour l’ensemble des organisations par manque de ressource et elle peut s’avérer complexe et leur fiabilité peut être incertaine. Les principes des 3RV-E jouent alors un rôle de référence pour la gestion des matières résiduelles. Le processus de réflexion mène l’organisation à se questionner sur ses façons de faire et à analyser, d’une part, ses besoins en matières premières et, d’autre part, les matières résiduelles générées.

Élaboration d’un plan d’action détaillé

Afin d’assurer la mise en place d’actions concrètes pour une meilleure gestion des matières résiduelles, et idéalement pour une réduction, il ne faut pas négliger l’élaboration d’un plan d’action détaillé. Des objectifs doivent être énoncés sous lesquels se déclinent une ou plusieurs actions ainsi qu’une série d’information telle des indicateurs, cibles et ressources nécessaires. Les résultats attendus doivent être précis, et l’échéancier, réaliste. La création d’un plan de communication est également favorable à la mise en place des nouvelles initiatives en gestion des résidus.

Création d’un plan de communication

Un système de gestion doit être adapté au type d’organisation, au lieu des installations, aux types de matière générée, etc. Rien ne doit être laissé au hasard et aucune matière ne devrait être éliminée sous prétexte que la démarche de réflexion n’a pas été complétée.

Avantages

Un système de gestion des matières résiduelles qui intègre les principes des 3RV-E, et ce, sans lésiner sur la démarche de réflexion associée, porte de nombreux avantages :

Avantages économiques

  • Réaliser des économies en maximisant l’efficacité des matières premières nécessaires aux opérations;
  • Réduire ses frais d’exploitation;
  • Évitez des frais d’entreposage, de manutention et d’élimination des déchets;
  • Réaliser des gains financiers liés au réemploi d’équipement, à la vente des matières recyclables sur le marché, à la transformation de résidus en nouveaux produits commercialisables ou par la valorisation énergétique des matières;
  • Améliorer son image auprès des clients, des employés et des citoyens;
  • Favoriser la création d’emploi et de richesse.

Avantages environnementaux

  • Réduire la consommation de matières premières non-essentielles aux opérations;
  • Réduire la demande en matière première ou matériaux neufs grâce à la récupération de résidus;
  • Réduire la production de gaz à effet de serre liée au transport des matières résiduelles;
  • Réduire la production de biogaz associée à l’enfouissement et le risque de contamination par lixiviat.

Avantages sociaux

  • Éviter les coûts sociaux reliés à la pollution;
  • Conscientiser les employés, les clients et la population à une saine gestion des matières résiduelles;
  • Mobiliser le personnel employé et la direction dans la réalisation d’actions écoresponsables.

Informatiser la gestion des matières résiduelles

Un système de gestion informatisé des matières résiduelles est un outil de taille pour les organisations désireuses d’améliorer leur performance environnementale et de retirer autant d’avantages de l’application des principes des 3RV-E. Puisque l’ensemble des étapes précédemment mentionnées peut être inclus dans un système informatisé, les gains en efficacité sont importants. Ce genre de système permet non seulement de faciliter l’élaboration d’une politique, d’un diagnostic, d’une caractérisation et d’un plan d’action, mais il permet aussi de faire un suivi rigoureux de l’application des engagements pris par la direction, de la réalisation des actions et de l’atteinte des objectifs du plan.

Un logiciel de gestion santé, sécurité et environnement tel que CONFORMiT offre la possibilité de faire des analyses de risques et des inspections relatives à la gestion des matières résiduelles. Il permet aussi de créer des procédures spécifiques à cette gestion et de déclarer tout incident ou accident pouvant y être rattaché. Le fait de pouvoir relier des équipements et des ressources humaines au système de gestion favorise également le processus, et ce, d’autant plus si des notifications sont envoyées aux responsables afin d’assurer la réalisation de certaines tâches. Par ailleurs, les tableaux de bord créés dans le logiciel à partir des données entrées permettent de visualiser la gestion des matières dans l’organisation et contribuent à une prise de décision plus éclairée. Les éléments mentionnés ne sont que quelques exemples de ce qu’il est possible de faire grâce à l’informatisation de la gestion des matières résiduelles. C’est ainsi que de tels outils informatisés peuvent hautement faciliter la démarche des organisations en ce qui a trait au temps, à l’efficacité, la réduction des risques, et surtout, la performance environnementale.

Conclusion

En conclusion, les matières résiduelles ont le potentiel d’entrer dans une seconde chaîne d’activités et d’apporter nombre de bénéfices environnementaux, économiques, et par le fait même, sociaux. Le principe est simple : ultimement, il faut favoriser les meilleures pratiques afin de réduire la quantité de déchets envoyés à l’élimination. Le respect de la hiérarchie des 3RV-E permet d’optimiser l’efficience d’un système de gestion des matières résiduelles. Prendre la démarche d’application des 3RV-E au sérieux mène d’ailleurs de nombreuse organisations à performer davantage en favorisant des approches novatrices tels l’écoconception, les écotechnologies, l’écoefficacité et la dématérialisation afin d’améliorer leur bilan environnemental et leur efficacité.

Maxime Ouellet CGO CONFORMiT
Écrit par Maxime Ouellet